Analyse littéraire
Allégorie
Figure de style qui consiste à représenter une notion abstraite de façon imagée ; l’image, dans son unité, peut former un symbole. Exemple : la Justice représentée par un personnage aux yeux bandés, tenant d’une main une épée, de l’autre une balance.
Champ lexical
Ensemble de termes reliés sémantiquement entre eux par leur appartenance à un même thème. Exemple : mât, proue, voile, lame, appartiennent au champ lexical de la mer.
Champ sémantique
Ensemble des sens (= signifiés) d’un mot dans un texte donné. L’étude du champ sémantique de termes pertinents permet de reconstituer l’imaginaire qui sous-tend une œuvre.
Discours direct (ou style direct)
Lorsque les paroles ou les pensées d’un personnage (ou « discours rapporté ») sont exprimées directement, sans passer par le discours du narrateur, on parle de discours direct ; il suppose l’emploi des guillemets et, souvent, des deux-points. Exemples : Il dit : « Je vais à Verrières voir le curé. » Il pensa : « Elle m’aime ! »
Discours indirect (ou style indirect)
Les paroles du personnage sont rapportées indirectement, articulées au sein du discours du narrateur, ce qui a des conséquences syntaxiques (emploi d’un verbe d’énonciation, comme « dire », « affirmer », etc., et de la conjonction de subordination « que » ; respect de la concordance des temps). Exemples : Il dit à M. de Rênal qu’il allait à Verrières voir le curé. Il pensa qu’elle l’aimait.
Discours indirect libre (ou style indirect libre)
Aucun marqueur de discours (paroles ou pensées) n’est présent (pas de guillemets), mais le personnage semble penser ou s’exprimer par la voix même du narrateur. Exemples : Il irait à Verrières voir le curé. Elle l’aimait ! Ce procédé permet de cultiver un certain flou sur l’énonciation et de ne pas interrompre le discours narratif.
Horizon d’attente
Ensemble des normes, valeurs, connaissances et attitudes de pensée qui caractérisent un public à une époque donnée. C’est une notion importante dans les théories littéraires dites « de la réception » (réception d’une œuvre par un lectorat). L’horizon d’attente détermine en effet la façon dont le lectorat considérera l’œuvre, l’acceptera ou la rejettera.
Incipit
Premiers mots ou premières phrases d'une œuvre littéraire.
Métaphore
On dit souvent que la métaphore est « une comparaison sans “comme” ». Cette figure de style fondée sur l’analogie ou la similarité peut être continuée, ou « filée », ce qui signifie que la comparaison est poursuivie au long d’un passage entier. Exemples de métaphore : « Ses cheveux sont des fils d’or. » Comparé (les cheveux) et comparant (les fils d’or) sont tous deux présents, on parle de « métaphore in praesentia ».« Il passa la main dans les fils d’or. » Seul le comparant (les fils d’or) est présent, on parle de « métaphore in absentia » : ici, le lecteur doit deviner de quoi il s’agit.
Métonymie
On désigne un objet par une partie de lui-même, ou par un élément qui ne lui appartient pas mais qui est intimement lié à lui. Exemples : « Boire une bouteille de Champagne » pour du vin contenu dans une bouteille et fabriqué en Champagne (ici, nous avons une double métonymie) ; « Un Picasso » pour un tableau peint par Picasso ; « Le Quai d’Orsay » pour le ministère des Affaires étrangères, situé en ce lieu, etc.
Prolepse (et analepse)
La prolepse est une anticipation : on évoque des événements qui n’ont pas encore eu lieu. Par exemple, placer au tout début du livre une scène qui ne se produit que plus tard dans l’histoire peut « accrocher » le lecteur en le plongeant directement dans l’action (procédé courant dans les romans policiers). L’analepse est au contraire un retour en arrière, un « flash-back » pourrait-on dire au cinéma.
Édition
Approche
C’est le blanc situé entre les bords d’un caractère et le rectangle dans lequel celui-ci est inscrit. Régler l’approche consiste à augmenter ou diminuer l’espace entre les caractères, en ayant soin d’obtenir la plus grande harmonie visuelle : on recherche ce que l’on appelle « le gris typographique », c’est-à-dire une apparence homogène et esthétique du texte, par un équilibre entre blanc et noir.
Belle page
Page impaire. Elle doit toujours se trouver à droite.
Blanc de pied
Marge du bas d’une page.
Blanc de tête
Marge du haut d’une page.
Colophon
Ainsi appelait-on ce qui n’est de nos jours que « l’achevé d’imprimer ». Le colophon indiquait bien le nom de l’imprimeur et la date de publication du livre, mais il était d’ordinaire richement décoré.
Dos carré collé
Mode de reliure très courant : les différents cahiers qui composent l’ouvrage sont découpés pour obtenir un dos plat, et l’ensemble est collé (la qualité de la colle revêt une grande importance si l’on ne veut pas que le livre se décolle rapidement, comme on le voit parfois, malheureusement). Le dos carré collé coûte moins cher que le « cousu collé », mais ce dernier mode de reliure donne plus de solidité au livre, et peut être intéressant pour des ouvrages destinés à être consultés très régulièrement (dictionnaires, manuels…).
Espace insécable
Espace interdisant un saut de ligne entre deux caractères. Par exemple, le point d’exclamation et le point d’interrogation doivent être précédés d’une espace fine insécable. (Notons que le mot « espace » est du genre féminin en imprimerie.)
Fausse page
Page paire. C’est toujours la page de gauche.
Folio
Numéro de page.
Gouttière
Bande de blanc qui sépare des colonnes de texte.
Grand fond
Marge extérieure d’une page (côté opposé à la reliure).
Justification
Largeur d’une colonne de texte.
Lézarde
Série malencontreuse de blancs dans un texte, qui donne l’impression d’une fissure. Selon la forme rendue par ces séries de blancs, on peut aussi parler de « rues » ou de « cheminées ». On peut détecter ces blancs fâcheux en prenant du recul par rapport à la page, tout en plissant légèrement les paupières.
Ligne creuse
Ligne qui ne remplit pas entièrement la justification (largeur de colonne d’un texte). Ces lignes sont très fréquentes en fin de paragraphe, et ne posent pas de problème particulier ; toutefois elles ne doivent pas être trop courtes, car cela rompt l’harmonie en donnant l’impression d’un blanc plus important avant le paragraphe suivant.
Ligne lavée
Ligne qui comporte trop de blanc entre les mots, produisant un effet inesthétique. Il faut procéder à une série de réglages pour éviter ou au moins limiter ce phénomène.
Petit fond
Marge intérieure d’une page (côté reliure).
Quatrième de couverture
C’est le texte plutôt bref qui figure sur la quatrième page de couverture du livre. Il joue un rôle essentiellement commercial, mais de grande importance : avec la couverture elle-même, il forme la vitrine du livre, l’élément qui va inciter le public à acheter celui-ci ou non. Couverture et texte de quatrième de couverture doivent être particulièrement soignés, ils sont comme les vêtements du livre et son « emballage » commercial. L’incipit (début du livre) peut également jouer un rôle important dans le processus de décision de l’acheteur (sans compter bien sûr les éléments de médiatisation externes au livre lui-même : célébrité de l’auteur, publicité, critiques dans la presse, etc.).
Romain
Style de caractères droits, par opposition à l’italique.